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Le cadrage de l'urbaniste

Le BAFU s’emploie à jouer son rôle de professionnel responsable, il est le garant de la réunion de tous les atouts en faveur de la réalisation effective et de la réussite du projet.

Aucun site, aucun projet, aucune commune ne se ressemblent. Le contexte est à chaque fois particulier. Les besoins et les attentes, qui apparaissent semblables dans leur globalité, divergent dans les tonalités, la résonnance et les détails.
Le BAFU, en urbaniste, s’imprègne déjà du contexte, seul il découvre le territoire. Il le regarde avec ses yeux de professionnel, se l’approprie, le comprend par la lecture d'entités paysagères et urbaines, de lignes de force, de particularités, de traces du passé.

Cette lecture solitaire est indispensable pour se poser des questions, imaginer des scénarii, ouvrir sa curiosité aux lieux et finalement approcher la compréhension de la commune.

Une erreur d’interprétation à ce stade n’est qu’une ouverture à des échanges supplémentaires avec les élus, les habitants, les commerçants, les paysans, les anciens … tous ceux qui arpentent et connaissent la commune.

C’est avec eux que le BAFU affine sa perception.

Le travail de l’urbaniste va être d’appréhender toutes les contraintes afin de recadrer dans le domaine du possible - technique, foncier, juridique, financier et économique - les potentialités réelles qui peuvent s’inscrire dans le projet territorial. Les décideurs procéderont aux arbitrages nécessaires pour déterminer précisément la voilure du projet.

Certains urbanistes rechignent dans ce rôle ingrat de « censeur », qui est, certes, délicat avec son côté réducteur voire « terre à terre », mais le réalisme pragmatique est du temps gagné.
Le BAFU s’emploie à jouer son rôle de professionnel responsable, il est le garant de la réunion de tous les atouts en faveur de la réalisation effective et de la réussite du projet.
Si le rêve contribue à l’évolution (« Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait » citation de Mark Twain), il convient en effet de le contenir et de l’adapter aux limites du virtuel. Dans la négative, le risque est fort que le projet soit, pour le moins, ralenti, puis largement amendé, et assez sûrement abandonné.